Éditions
Diaphanes édition
Galerie Rue Antoine
10 rue André Antoine, Paris, France
Contact / Sophie Renaut / sophierenaut75@gmail.com

Coffret de 12 photographies en format 13x18 cm, éditées en 11 exemplaires + 2 EA + 2 HC sur papier Fujifilm Crystal Archive DPII.
Chaque photographie est signée au dos par l’artiste, numérotée et porte le tampon des éditions Original 33.

Tout est parti d’une archive de 1967 : un ensemble de diapositives sur la construction du périphérique parisien qui est aussi bien celui d’une destruction : celle de la Zone, bande de terre a priori inconstructible située en avant de l’enceinte de Thiers qui deviendra au XXe siècle un bidonville à ciel ouvert. À cette archive, s’en sont ajoutées d’autres : sites antiques d’Irak aujourd’hui pour la plupart détruits, photos de vacances d’une famille française dans les années 1970.
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Prix sur demande
Édition
Past Time Paradise / Jacques Sicard & Frédéric Khodja / éditions Les murmurations* Paris / Mars 2025
Textes de Jacques Sicard, encres de Frédéric Khodja
Editions Les Murmurations, Paris
Direction éditoriale et artistique Camille Boisaubert

Septembre 2021
D'un point de vue général, je voulais rappeler ici mon intérêt pour les textes de Jacques Sicard, lus ici et là, et notamment sa chronique tenue avec fermeté sensible, un temps, sur Facebook. Lui écrire par la messagerie Messenger pour "voir si" il accepterait d'écrire sur mon travail ; une réponse aimable qui m'indiquait son intérêt mais ne voyant quoi écrire. La période étrange du confinement avait développé des modalités relationnelles inédites : je décidais d'entreprendre un ensemble de figures d'encres  qui somme toute sont des autoportraits traités comme des personnages fétiches égarés et raccordés par les titres. Lors de la publication de la première encre sur Facebook, devenu dans cet espace temps particulier, un véritable comptoir avec ses habitués, JS lança un texte en face de la première image. "C'est ainsi que cela s'est passé et que ça a commencé", dirait l'autre
 le titre de notre livre vient de ce magnifique titre de chanson de Stevie Wonder, titre proustien et morceau éminemment d'actualité, il me semble.
FK 2025
Exposition collective
CHEMINS D'ART EN ARMAGNAC. ENTRELACS & RITOURNELLES

Exposition collective avec Sarah Illouz & Marius Escande, Frédéric Khodja, Ahram Lee, Steven Le Priol et Sarah Maldoror

Musée de l'Armagnac / Hangar Cinéma / Chapelle de Flarambel / Le Moulin de Moussaron, Condom / Gazaupouy / Cassaigne

Vernissage dimanche 25 mai à 11h au Musée de l'Armagnac à Condom

23/05 — 22/06/2025

23 mai / 22 juin 2025

Pour l’édition 2025 d’Art & Patrimoine, Chemins d’art en Armagnac et Documents d’artistes Occitanie s’associent pour construire une proposition artistique faisant appel aux artistes des fonds documentaires Documents d’artistes en France.

En répondant à la sollicitation de Chemins d’art en Armagnac, nous souhaitons confirmer notre soutien aux artistes et œuvrer pour la circulation de leur travail au delà de leur présence numérique dans les fonds documentaires Documents d’artistes, pour un vrai « partage du sensible » , que nous estimons être le socle de la relation avec l’art.

Par notre proposition, nous nous adressons aussi au public de Chemins d’art en Armagnac en l’invitant à découvrir le travail d’artistes de la région Occitanie et au delà, n’ayant pas ou peu exposé ici, par la diffusion d’œuvres déjà existantes ou la production de nouvelles. Pensée comme une expérience singulière, nous invitons les artistes et le public au dialogue entre le patrimoine architectural et naturel du Gers et l’art contemporain.

Et puis, cette programmation est le fruit d’un travail que nous revendiquons collectif, et c’est pourquoi nous nous sommes associées en co-commissariat, afin de mener une réflexion commune et plurivoque, ouverte aux surprises, à la rencontre avec l’autre, que nous souhaitons partager avec les artistes et le public.

Nous avons navigué entre les différentes échelles du territoire et des sites proposés. Ce projet est une combinaison de pensées articulées, de formes et d’usages de celles-ci : mettre en mouvement un moulin à vent et son panorama ; réveiller, avec précaution une chapelle endormie et son caquetoire déserté ; converser avec d’illustres personnages oubliés derrière les murs d’un musée ; et rallumer un cinéma solitaire.


Martine Michard et Stefania Meazza, commissaires de l’édition 2025

Quatre saisons pour Frédéric Khodja

Par Serge Fauchier, 1999
Texte du catalogue d'exposition Frédéric Khodja, Musée de Collioure
 

biographie de l'auteur.e

Serge Fauchier est né en 1952. Il a suivi les cours de Claude Viallat à l'école des beaux-arts de Limoges puis de Marseille. S'est installé à Perpignan où il a enseigné et dirigé l'école des beaux-arts. Il a conservé un atelier en Dordogne où il se rend régulièrement. Depuis les premières expositions chez Jean Fournier (Paris) et Pierre Matisse (New York), il a été présenté par les galeries Jacques Girard (Toulouse), AL/MA (Montpellier) et actuellement par les galeries Oms (Céret) et Jean-Paul Barrès (Toulouse) ; ainsi que par les institutions dont le 19, Centre d'art de Montbéliard.
Peintre depuis le début des années 70, Serge Fauchier a accompagné son travail de nombreux textes - réflexions sur sa peinture, sur l'histoire de la peinture de la préhistoire à nos jours et de poèmes. Beaucoup ont déjà été publiés en revue, dans des catalogues ou livres d'artiste. Les tableaux n'illustrent pas les textes et les textes ne commentent pas les tableaux : les uns et les autres creusent leurs voies en toute indépendance.


 
Quatre saisons pour Frédéric Khodja.

Mis la première fois en présence de ces peintures de  Frédéric Khodja, je n’arrivais pas à établir distinctement ce que je voyais, ni à bien savoir où cela se passait, à savoir quel était l’objet de son travail. J’ai tout d’abord cru voir peintes des croisées de fenêtres derrière un rideau transparent, ou plutôt un rideau ou un écran translucide à l’envers duquel se projetait l’image d’une fenêtre, ses croisées et un paysage urbain de lumière…
Ou peut-être n’y avait-il pas de fenêtre, seules des ombres de croisées à la rectitude incertaine reflétées sur un écran mouvant, et toujours, baignant le tout, une lumière que je n’arrivais plus très bien à situer : derrière, devant ou émanant de l’écran ?
A mesure que je cherchais à identifier et à isoler les composants de l’œuvre, les écarts que es interprétations premières avaient établi entre eux allaient s’atténuant. La profondeur se réduisait, l’espace apparaissait contenu dans l’écran, la toile. L’épaisseur du représenté avait été absorbée, elle concordait désormais avec le support en un corps homogène de trame, d’huile et de lumière.
Déjà, à l’issue du Jugement dernier, l’Ange de Giotto repliait en la roulant sur elle-même, la pellicule de couleur. Il marquait ainsi le terme du récit et de sa figuration, en même temps était démonté et démontré le fragile mécanisme de l’illusion : tout cela n’avait été que toile peinte.
A l’issue de la modernité, alors que les espaces se sont multipliés, notre sens de la durée développé au point de faire cohabiter des temps à vitesses variables, la plus infime des choses, l’expérience la plus ténue s’avère contenir le monde au même titre que l’entreprise la plus gigantesque.
L’expérience picturale se situe de plus en plus en un fragile passage, un point où les choses semblent s’éloigner ou s’inverser pour laisser place à l’inouï, à ce qu’il état impossible d’envisager hors cet état de réversion, toujours recherché sans qu’il soit possible de prévoir à l’avance e moment de sa réalisation.
Les peintures, les dessins de Frédéric Khodja se placent sur cette limite même à l’orée de ce qui apparaît et se fond, ils naissent dans l’expérience de la mise en abîme de ce qui les motive pour laisser libre champ à la couleur.
Dès lors les mots s’absentent.
Lors d’une de nos premières rencontres devant ces peintures, Frédéric Khodja me parla des rideaux de matière plastique à lanières multicolores que les habitants des régions du Sud posaient, voici encore peu de temps dans les encadrements de leurs portes et fenêtres. Ces rideaux donc, outre le cliquetis bien particulier qu’ils produisaient, tamisaient la forte lumière d’été et empêchaient d’éventuels regards et insectes de pénétrer dans la maison. Ils filtraient en quelque sorte l’entrée du monde extérieur. Sous l’effet du vent, les lamelles bougeait et, à ces bandes de couleurs vives se mêlaient et dès lors des rais de lumière extérieure, voire des fragments mouvants du paysage, apparaissant et disparaissant au gré du souffle.
Une représentation singulière du monde se faisait par la fusion en un même espace, contenu dans l‘épaisseur de l’ouverture, d’un proche et d’un lointain.
Cette image du rideau alliée au jeu du vent semble un bon exemple pour approcher le travail de Frédéric Khodja. A savoir un désir de représentation que la volonté de l’artiste liée aux exigences de son époque, réprouve sous ses formes convenues, auxquelles se substitue un aller et retour continu entre des bribes qui subsistent de ces modes anciens et une couleur en expansion qui v se libérant des rets du dessin, toute vibrante de grains de lumière pour occuper l’ensemble de la vision et sans rien pour l’empêcher.
Il est des moments où les formes et les mots semblent s’épuiser au point de ne plus pouvoir recouvrir ce qu’ils étaient censés circonscrire et désigner. Là où le langage manque ou perd son efficience, c’est dans les vides et les silences, encore dans les failles qu’il faut chercher souffle et couleur. De même, quand le spectacle s’est généralisé, quand son seul but n’est plus que celui de se prendre pour objet en perpétuant les effets de sa propre clôture, il ne reste à certains, comme unique solution, que d’entrer en résistance, porter un regard narquois sur la comédie en donnant out leur poids aux gestes et à l’accomplissement des sens.
De dérisions en constructions s’échafaudent sites et plans que nous parcourons amusés, indifférents ou irrités. A être attentifs, une étrange familiarité s’en dégage, nous lie à eux et nous découvrons, surpris, que les aires qu’ils trament sont nos espaces, ceux qu’au revers de nos aveuglements nous occupions sans nous en rendre compte.
C’est au biais de ce jeu qu’il faut absorber la peinture de Frédéric Khodja. Ce dernier marque et se tient sur une lisière, un passage entre absence et présence, ce qui se reconnaît encore sous l’effet de dérision, s’absente au profit d’un autre.
Simple sensation, ombre fugace glissée aux périphéries du regard qui installera au gré d’expériences cent fois renouvelées et cent fois différentes, et sous l’égide salutaire du doute, les marches d’accès pour un art désormais dénué de conventions et de principes.

Serge Fauchier Octobre 1999