Le journal bleu (Le ciel est si peint que je ne le regarde pas)
Design graphique : Félicité Landrivon
Galerie Françoise Besson, Lyon, 2014
Par Frédéric Khodja
Cette phrase est-elle provocatrice ? Est-elle délirante ?
Elle ne veut peut-être rien dire. Quand j’ai écrit cette phrase-poème dans mon petit atelier, elle me garantissait l’usage des altitudes et des profondeurs d’un dessein . Cette phrase-poème donc, fut écrite dans une pièce aux murs bleutés et au sol vert. Cette pièce, atelier et chambre, délogée de la rue ensoleil- lée par un long couloir et une cou- rette contenait le spirituel d’une caverne à deux fenêtres, privée du contact avec le ciel.
L’idée, pour accompagner l’exposition, un journal bleu qui recueillerait des présences.
Des documents importants à mes yeux, qui m’aident à construire mes dessins ; des reproductions de dessins présents dans l’exposition et un texte pluriel.
Éditer un Labyrinthe bleu où les images et le texte soient dans un espace entre les mains.
J’écris alors à treize auteurs et je leur demande un texte, un texte dont la condition d’écriture est d’être court et de répondre si possible au titre d’une exposition future.
J’écris
à Montpellier,
à Paris,
à Coursan,
à Lyon,
à Sète,
à Nice,
à Ollioules.
J’écris à Madeleine Aktypi,
à Jacques Serena
à Gwilherm Perthuis
à Emilie Dezeuze
à Philippe Saulle
à Françoise Lonardoni
à Paul Sztulman
à Jean-Claude Hauc
à Céline Lubac
à Daniel Bégard
à Marie-Laure Hurault
à Bruno Carbonnet
à Cyrille Noirjean.
Ces treize textes que je reçois entre janvier et mai 2014, forment main- tenant une expérience, un continuum pour le journal bleu, un grand texte à ramifications qui circule entre les images, de feuille en feuille.