Frédéric Khodja

"Parfois un personnage entre par une porte dans une ville et c'est dans une autre ville qu'il va regarder par la fenêtre", est une incise découverte dans un entretien de Vincent Ostria avec le cinéaste Béla Tarr en 2003 (In Les Inrockuptibles, janvier 2003). Lue à l'école des beaux-arts de Sète cette même année, j'ai conservé cette proposition avec dans l'idée d'un développement ultérieur. Il y a plusieurs marqueurs, plusieurs signifiants qui relient le titre, l'œuvre du cinéaste des crépucules, le lieu de la chapelle et mon travail.

Un marqueur de déplacements, les œuvres ont été produites dans mon atelier de Caluire en lumière naturelle, pour un lieu qui se lit en lumière artificielle. La Chapelle du Quartier Haut est une grande camera obscura dont les hauts flancs, au-dessus des cimaises blanches, sont badigeonnés de peinture noire.

Un marqueur de points de vue, de cadrage et de composition, les dessins et peintures Panoramas, renvoient au langage cinématographique du plan séquence.

Un marqueur de motifs, les dessins possédent dans leurs trames de paysages mentaux méditerrannéens, des structures géométriques rappelant des écrans de projection, comme les écrans des cinémas en plein air observés depuis l'enfance.
Le texte de Françoise Lonardoni, Figurer dans le ciel pur le monument d'une mélodie, revient sur le double langage cinématique qui s'opère dans les dessins présentés dans cette exposition.